Nous avons débuté les visites de la journée avec La ferme S.A. La Sibilla, entreprise intégrée œuvrant dans plusieurs secteurs agroalimentaires, dont la production laitière, l’élevage de bovin de boucherie et les grandes cultures, la transformation du lait en lait en poudre (dont 60 % est exporté) pour consommation humaine possède leur propre usine de fabrication d’aliments pour bétail. La superficie de l’entreprise s’étend sur 40 000 ha en terre cultivable pour satisfaire les besoins des 3 000 vaches en lactation et du marché d’exportation. Le troupeau laitier est réparti dans les provinces de Santa Fe et de Cordoba. Le troupeau est divisé en 9 groupes de taille égale. Chacun de ces groupes comprend une installation de traite distincte, associée à des aires d’alimentation et à des pâturages. Chaque groupe est lui-même divisé en sous-groupe selon les stades de lactation. Présentement, l’entreprise expérimente une alimentation basée sur l’ensilage de maïs et luzerne sur un groupe, dans le but de réduire significativement la superficie en pâturage. Avec un coût d’achat de 22 000 $ l’hectare, l’entreprise vise davantage le rendement financier à l’hectare que le rendement financier par vache. Si l’essai est concluant, ce type d’alimentation sera étendu à l’ensemble du troupeau, ce qui permettra une allocation des superficies récupérées à la production des cultures. Le vétérinaire en chef de l’entreprise, le Dr. Guillermo Venerenda nous a affirmé qu’il y a déjà une différence dans les composantes du lait : au pâturage 3.4% de gras et 3.2% de protéine versus à l’ensilage 3.8% de gras et 3.5 % de protéine. Les essais visent non seulement à réduire la superficie en pâturage mais aussi à l’amélioration des composantes du lait destiné à l’usine de transformation. La décision d’étendre ou non ce mode d’alimentation à l’ensemble du troupeau sera basée sur le revenu supplémentaire de la valeur du lait et des cultures substituant au pâturage versus les coûts supplémentaires d’aliments ainsi que l’augmentation probables des problèmes de production chez les vaches. La production moyenne du troupeau est de 21 litres par vache par jour, donnant ainsi en moyenne 65 000 litres par jours livrés par site. Les veaux mâles et femelles sont élevés séparément et reçoivent 4 litres de lait par jour en deux repas durant 90 jours. Les animaux en phase d’élevage 1 (0-3 mois) sont alimentés seulement au lait et ceux en phase d’élevage 2 (3-6 mois) reçoivent seulement du grain. Cette entreprise élève 1500 veaux par année avec un taux de mortalité en bas de 1%. Tous les veaux mâles sont présentement élevés à la ferme comme le sont les veaux de grains, car le prix de la viande est très bon. Deux employés se consacrent entièrement à l’élevage des veaux. De plus, huit vétérinaires sont engagés à temps plein pour assurer le suivi sanitaire global de l’entreprise. En ce qui concerne la traite, 4 personnes travaillent à temps plein pour les deux traites à midi et à minuit. La capacité des installations de traite est de 150 vaches à l’heure avec un quai de traite en épis, double vingt. Tous les animaux sont identifiés et le port de la boucle de traçabilité est obligatoire lors de la vente et l’achat d’animaux. Plus tard dans la journée, nous avons visité une deuxième ferme laitière dont le propriétaire est le vétérinaire Dr. Amando Charmandarian en compagnie de Dr. Julio Galli de la faculté des sciences agricoles de l’Université Nationale de Rosario. L’entreprise du Dr. Charmandarian n’est pas une ferme représentative de la taille des fermes actuelles, mais davantage la taille espérée de la ferme Argentine d’ici une dizaine d’année. Les animaux sont élevés au pâturage de luzerne et l’entreprise cultive du soya. Nous avons assisté à la traite des 130 vaches en lactation. Durant la traite, 3 kilogrammes de concentré sont donnés afin de compléter la ration. En moyenne, les animaux font 3.5 lactations avec un taux de réforme de 35%. Tous les veaux mâles et femelles sont élevés sur le site. Les femelles sont séparées en trois groupes : 0-2 mois, 3-4 mois et de la saillie à la préparation vêlage. Les mâles sont envoyés à l’engraissement vers 3-4 mois. Les employés responsables de la traite et du troupeau résident directement sur l’entreprise et sont comme partout ailleurs en Argentine rémunérés avec un pourcentage fixe des ventes du lait. Aucune entreprise n’assure, ni même organise les vacances des employés. Cette visite, en conjonction avec les conversations tenues avec nos hôtes , nous a permis de mieux comprendre ce que sera l’entreprise laitière argentine dans 10 ans en fonction des enjeux présents.La dernière visite de la journée, un élevage de bovin de boucherie présentée par le vétérinaire de l’entreprise le Dr. Juan Pablo Haumüller dans la région de Totoras. Le troupeau vache-veau est de race continentale, soit la race Angus, Brahma et terminal Hereford. Il y a sur le site visité 450 vaches et sur un autre site, 800. Le choix de l’emplacement du troupeau se fait en fonction de la qualité du sol. Globalement, les sols les moins performants sont assignés à l’élevage. Les principales causes de réformes sont les problèmes de reproduction, l’état de chair et la perte des dents. En effet, en raison des pâturages rudes et de mauvaise qualité, les vaches perdent leurs dents et sont alors réformées. En plus d’être surpris par cette cause de réforme, nous l’avons été d’autant plus lorsque le vétérinaire nous a informés que des implants dentaires peuvent être posés sur les sujets de grande valeur. Dans ce troupeau, les vêlages se déroulent du mois d’août à novembre, les saillies de novembre à janvier et les sevrages sont en février et mars. Quinze jours avant le sevrage, les employés posent les anneaux au nez des veaux pour éviter la tétée. Les soins apportés aux veaux sont la castration (3-4 mois), la vermifugation et la vaccination. En Argentine, les implants hormonaux sont interdits. En ce qui concerne l’engraissement, la ferme élève 1200 veaux par année. Les performances obtenues sont de 1.3 à 1.4 kilogrammes de gain moyen quotidien. La qualité de viande recherchée est une viande maigre. IL y a des échelles à respecter selon la musculature et le gras. L’animal abattu doit avoir plus de 350 kg et avoir moins de 2 ans pour la vente en région. Pour l’exportation, il doit avoir entre 420 et 440 kg et doit avoir un âge maximal de 28 mois. La ville de Rosario compte 10 usines d’abattage sur les 170 retrouvées en Argentine. Les trois principaux problèmes rencontrés dans l’élevage bovin sont des problèmes de pattes dus à la boue, des problèmes respiratoires et ceux au niveau des yeux. Cette première journée a permis aux étudiants de mieux saisir la réalité agroéconomique présente dans la province de Santa Fe et de mieux comprendre les facteurs intervenants dans la prise des décisions de gestion, de production et de mise en marché des produits agricoles.
vendredi 4 mars 2011
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